Recruter des talents en poste, tout le monde le fait, personne n’en parle. Consacrer du temps et de l’argent à retenir ses équipes par la contrainte, la plupart des employeurs s’y attèle.
Nous pensons que favoriser la migration est bénéfique pour les employés et les employeurs.
Credit Léo Andrès
Toutes les entreprises surveillent leur troupe comme un(e) amoureux(se) jaloux(se). Le départ d’un membre de l’équipe est presque toujours vécu comme un échec.
D’immenses ressources, des plus contraignantes aux plus incitatives, sont déployées pour brider les envies d’ailleurs. Le droit social a créé un ensemble de dispositions pour tenter d’endiguer le phénomène comme les clauses de non-concurrence et autres douceurs.
Du point de vue des employés, annoncer son départ est le plus souvent une étape redoutée et culpabilisante. On a l’impression de trahir les siens, de ne pas être légitime à vouloir changer, évoluer, partager une autre aventure. 🙀
Et si on prenait collectivement les choses à l’envers depuis toujours ? Et si la mobilité était une opportunité pour l’employé et pour l’employeur ? Et si cette angoisse commune nous aveuglait tous ? 🙈
Renoncer au mouvement, c’est se renfermer, se priver de l’innovation, d’idées fraîches, de diversité et d’ouverture sur le monde.
Pourquoi passer notre temps à retenir nos équipes par la contrainte plutôt qu’à créer un cadre qui leur donne envie de rester ?
Prenons un exemple outre Atlantique, raconté dans un très bon article de la radio publique américaine.
Le New Jersey fut le coeur de l’innovation américaine jusqu’aux années 50 et berceau de l’inventeur Thomas Edison. N’importe quel acteur renseigné des années 50, aurait parié sur sa longévité comme creuset de l’innovation nationale à venir. 70 ans plus tard, l'effervescence est un lointain souvenir. La Silicon Valley a remporté la bataille de la créativité.
À force de repli sur soi et d’exigence absurde de loyauté par l’intermédiaire de clauses de non-compétition, la côte Est est devenue "insulaire, isolée, auto-suffisante”, explique le professeur Stuart Leslie, qui étudie l’Histoire des sciences et de la technologie. Le chercheur met une grande partie du déclin du New Jersey sur le compte de sa fermeture à toute idée de mobilité.
Cette politique a eu pour conséquence la fuite des talents pour la libérale Californie. Dans la Silicon Valley, on encourage la mobilité, la créativité et l’entreprenariat. On peut y quitter son job du jour au lendemain, et les clauses de non-compétition sont illégales !
Personne n’attend de vous que vous passiez une demi décennie au sein de la même entreprise, la moyenne se rapprochant des 2,5 ans. Les entreprises se battent pour attirer et retenir les talents, au bénéfice des employés.
Credit Léo Andrès
Ne répétons pas les mêmes erreurs !
L’écosystème startup européen profiterait d’une plus grande liberté des talents. Le mouvement fluidifie les échanges de bonnes pratiques et l’émergence d’idées nouvelles. La diversité enrichit les idées, les décisions et l’exécution.
Du point de vue des salariés, les politiques de non-débauchage sont, en plus d’être injustes et inutiles, infantilisantes. Ces règles les définissent comme des êtres irresponsables et dénués d’autonomie. Favoriser le mouvement, c’est permettre l’épanouissement. Celui de chacun des individus qui composent une équipe.
Nous, Alan, sommes convaincus, que laisser librement circuler les talents serait bénéfique pour tous, employés comme employeurs.
Cela permettrait d’exercer une saine pression sur les entreprises pour rendre leurs employés heureux.
Cela favorise l’épanouissement personnel et respecte le droit fondamental à la liberté.
Cela favoriserait les échanges de pratiques, d’idées et savoirs.
Nous, Alan, plaidons pour l’épanouissement et le progrès personnel de notre équipe. Et, on trouve normal qu’ils nous quittent s’ils trouvaient une opportunité meilleure à ce que nous leurs offrons.
Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, soutenir ses employés dans leur désir d’ailleurs est une arme de rétention et d’attraction massive des équipes. Cela crée une relation de confiance. Il sera d’autant plus facile de recruter si passer par votre entreprise promet une future carrière brillante.
Voici quelques règles de bonne conduite auxquelles on s’engage :
Être transparents et ouverts. On arrête les listes noires. On accepte que l’équipe soit contactée par d’autres entreprises, et on le célèbre.
Être polis et élégants. Quand on nous dit non c’est non, on n’insiste pas. Et quand on nous dit rien après une relance, c’est non.
Être précis. On évite les mailings massifs et on n’écrit qu’aux talents dont on pense qu’ils s’épanouiront au sein de notre structure.
Être mesurés. On ne contacte pas plus de 3 personnes par mois au sein de la même entreprise si celle-ci compte moins de 100 personnes.
Être explicites. On explique le profil que l’on cherche et pour quelle(s) mission(s).
Être constructifs. On raconte tout de suite notre histoire et nos objectifs. On aide notre équipe à rejoindre leur prochaine aventure.
Être justes. On ne retient pas notre équipe pendant plus d’un mois de préavis.
En signant, vous soutenez une nouvelle vision du travail, fondée sur plus de transparence, de liberté, de responsabilité et de confiance.
Une vision d’un monde plus inclusif et bienveillant qui permet aux individus et aux organisations de s’épanouir.
#FreeTalent
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