Baromètre Alan x Harris Interactive - édition 3
Evolution du bien-être mental au travail et décryptage des aspirations des salariés et managers par secteur
En deux ans Masteos, une scale-up spécialisée en investissement immobilier locatif, est passé de 1 à… 300 salariés. On est allé rencontrer Maëlle Lang, Directrice RH, pour comprendre les enjeux bien-être mentaux de l’hypercroissance.
Alan : Le bien-être des collaborateurs, aussi bien physique que mental, est un élément que vous présentez comme clé dans votre stratégie RH. Pourquoi ce choix, quand d’autres entreprises se focalisent sur le parcours professionnel ou la diversité ?
Maëlle Lang : Tout simplement parce que nous avons un devoir envers eux. Nous sommes dans une phase d’hypercroissance : c’est une période exigeante, avec un besoin de performance et une charge mentale conséquente. On ne peut maintenir cet effort qu’avec des collaborateurs engagés, qui vont énormément apprendre et grandir avec nous. C’est pour cet impératif que justement le bien-être mental de nos équipes est capital. Sans ça, pas d’hypercroissance !
A. : Quand vous décidez de mettre le bien-être au cœur de votre stratégie, c’est une démarche contextuelle, ou plutôt liée à un événement précis ?
M.L : En fait, le bien-être a toujours été un pilier de notre culture — une composante centrale qu’on a réaffirmé récemment d’ailleurs. Depuis la création de Masteos en 2019, nous adressons un questionnaire mensuel à nos collaborateurs. En 2021, les réponses ont commencé à se dégrader. Nous avons alors vite réagi pour que personne ne se sente seul et submergé. Au-delà de nos valeurs, c’est une charge mentale énorme pour les équipes de se dire : « on a provoqué le départ de quelqu’un », ou « on n’a rien fait ».
Au-delà de nos valeurs, c’est une charge mentale énorme pour les équipes de se dire : « on a provoqué le départ de quelqu’un », ou « on n’a rien fait ».
A. : Et à cet instant, est-ce que les collaborateurs vous ont alors fait part de besoins précis, et qu’avez-vous mis en place pour y répondre ?
M.L : Comme dans beaucoup d'organisations en hypercroissance, nos collaborateurs sont particulièrement investis. Et ceux en contact avec le client ont tendance à prendre leur appel, quelle que soit l’heure du jour… ou de la nuit. Il y avait donc de fortes problématiques sur la charge mentale et la charge de travail. L’hypercroissance pose un défi auquel il faut répondre. Il peut être tentant pour un salarié en difficulté de tout arrêter pour reprendre ensuite, mais c’est une stratégie d’évitement, pas une solution en soi. Nous avons choisi de déplacer la charge de travail sur les équipes, et non plus sur les individus. Pour cela, nous avons renforcé les effectifs, favorisé les interactions inter-équipes pour éviter le travail en silo, créé des événements conviviaux pour renforcer l’esprit d’équipe… Les personnes plus expérimentées conseillent les nouveaux arrivants : elles distinguent vie personnelle et vie professionnelle, prennent des décisions efficacement, maîtrisent des techniques de travail qui permettent de se ménager. C’est aussi comme cela qu’on préserve le mental chez Masteos.