Prévention des risques psychosociaux en entreprise : comment identifier, gérer et prévenir les RPS

• Identifier et reconnaître les risques psychosociaux en entreprise
• Prévenir les risques psychosociaux : quel est le rôle de l’entreprise ?
• Comment mettre en place un plan de prévention des risques psychosociaux ?
• En conclusion

Dans cet article, nous allons explorer les différentes étapes de la prévention des RPS et discuter des mesures qui peuvent être mises en place pour garantir un environnement de travail sain et sûr pour tous les employés.

Les risques psychosociaux sont les facteurs reconnus comme source de mal-être au travail. Au centre des discussions sur le bien-être professionnel depuis quelques années, ils sont essentiels pour les entreprises comme pour leurs employés puisqu'ils permettent de diminuer les risques pour la santé mentale. 

En France, il est communément admis qu’il existe 6 principaux facteurs de risques psychosociaux : le stress, le manque d’autonomie, les tensions interpersonnelles, le manque de reconnaissance, la discrimination, et les conflits de valeur. 

L’entreprise se doit d’être attentive aux différents symptômes attestant d’un mal-être de ses employés. Ceux-ci sont variés et dépendent d’une personne à une autre, mais les signes les plus courants sont à la fois physiques (stress, troubles du sommeil et alimentaires, douleurs, crises de panique) et comportementaux (iiritabilité, agressivité, manque de motivation).

Le conseil de Lydia, notre psychologue du travail

La prévention des risques psychosociaux est essentielle pour favoriser le bien-être des salariés et limiter les risques professionnels. Pour cela l'entreprise doit intégrer la démarche collective en étant consciente que cela prend du temps. Il n'y a pas de "baguette magique", la prévention doit se déployer à tous les niveaux de l'organisation avec les différentes parties prenantes.

Intervenir au niveau organisationnel permet d'avoir un impact significatif sur la performance, la culture et le bien-être des employés. Il est alors possible d'identifier les obstacles à la productivité et de les éliminer. Cela peut permettre aux employés de travailler plus efficacement et de réaliser leur travail plus rapidement.

La culture organisationnelle est l'ensemble des valeurs, des croyances et des pratiques qui définissent l'entreprise. Il est possible de promouvoir une culture organisationnelle positive en clarifiant les valeurs et les normes de l'entreprise, en renforçant la communication entre les employés et le management, et en améliorant la collaboration.

Les organisations peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale des salariés en incluant aussi des programmes de soutien pour la santé mentale, des politiques qui réduisent le stress et les conflits, ou des formations pour les managers sur la manière de gérer les problèmes de santé mentale dans le lieu de travail.

Lydia MartinPsychologue du travail chez Alan

Souvent, on ne remarque que les conséquences des risques psychosociaux et nous sommes alors dans une démarche currative plus que préventive. L'idéal est d'agir en amont et de prévenir les risques psychosociaux. Cependant, la mise en lumière des difficultés de santé mentale, particulièrement depuis la crise sanitaire et l’ouverture générale du débat sur le télétravail, entraîne une prise de conscience de la part des entreprises et de leurs partenaires. 

Les réflexions sont désormais ouvertes autour des questions organisationnelles porteuses de risques, ou encore de l’importance des espaces de travail dans le bien-être des employés. 

L’entreprise a ainsi la responsabilité de mettre en place différentes mesures pour prévenir les risques psychosociaux. Et cela démarre par des séances d’informations auprès de ses employés, pour leur permettre d’identifier et de reconnaître les symptômes. Cela peut se faire via une communication écrite ou des séances de formation spécifiques. 

L’entreprise peut également mettre en place des mesures organisationnelles de prévention. A noter, chaque entreprise rencontre des situations et des problématiques spécifiques, et doit donc adapter ses actions de prévention. 

La prévention agit à trois niveaux : 

• la prévention primaire : vise à éliminer le facteur de risque à sa source et donc à atteindre le niveau organisationnel. Elle est cependant difficile à mettre en place si la direction ne remet pas en question les décisions stratégiques prises et la culture de l'entreprise. 

• la prévention secondaire : vise les formations déployées auprès des managers et des salariés pour leur permettre de prévenir les risques au quotidien. Ces actions sont plus simples à mettre en place et ne sont pas durables si aucune action au niveau organisationnel n'est menée.

• la prévention tertiaire : vise à intervenir auprès des personnes en difficulté, mais par définition il s’agit d'actions curratives, puisqu'il s'agit de soins apportés aux salariés dont le mal-être est avéré.

Il est important pour l’entreprise d’identifier les problèmes à leur source et d’intervenir le plus tôt possible. Par ailleurs, il est essentiel de mettre en place des solutions sur le long terme, donc la prévention primaire est à privilégier. 

A titre d’exemple, voici des mesures que les entreprises peuvent mettre en place : 

• une enquête sur le bien-être mental avec le déploiement d'un plan de prévention ;

• des temps d’échange entre les managers et les membres de son équipe, pour analyser l'organisation du travail, la charge de travail, la clarté des rôles ;

• des communications préventives d’identification des risques et des signes ;

• des aménagements d’horaires ;

• une étude des mouvements du personnel ;

• une analyse des accidents du travail ; 

• une étude des pathologies diagnostiquées et prises en charge.

Par ailleurs, ces mesures préventives doivent faire l’objet d’un suivi régulier de la part de l’entreprise pour s’assurer qu’elles sont pertinentes et les adapter le cas échéant. 

Lire aussi|6 facteurs de risques psychosociaux : gérer la santé mentale de vos employés

Pour mettre en place un plan de prévention adapté à votre entreprise et répondant aux besoins de vos employés, vous devez procéder par étapes. 

Étape 1 : identifiez et évaluez les risques psychosociaux

Cette étape ne peut se faire qu’en concertation avec tous les acteurs concernés au sein de l’entreprise. Il s’agit donc avant tout d’une démarche collective. 

Vous pouvez également faire appel à des intervenants extérieurs tels que des organismes de prévention, la médecine du travail, des consultants extérieurs, des spécialistes de l’ergonomie etc. 

Au cours de cette étape, il est important de souligner tous les risques possibles et d’envisager l’éventail de scénarios le plus large possible pour établir des plans de prévention répondant au maximum de besoins.

Étape 2 : élaborez le plan de prévention

Lors de cette étape, il est essentiel de prendre en compte l’aspect subjectif des facteurs de risques psychosociaux, afin d’élaborer des réponses adaptées en fonction des réactions de l’employé. 

Il s’agit donc d’envisager de nombreux scénarios et d’anticiper les réactions en fonction des différents types de personnalité. Dans le plan de prévention, il est ainsi absolument essentiel de créer des espaces d’échanges entre les employés et leurs managers, pour que les individualités soient entendues.

Il faudra par exemple : 

• évaluer les risques existants ;

• travailler à partir des plaintes formulées ;

• prendre en compte les arrêts ayant déjà eu lieu ;

• évaluer les RPS en fonction de changements à venir concernant les conditions de travail ;

Étape 3 : la mise en œuvre, communication et le suivi du plan

Le plan de prévention doit découler de l’analyse des risques évalués lors de l’étape précédente. Il peut porter sur des questions organisationnelles propres à l’entreprise (organisation de la charge de travail, communication au sein des équipes, flexibilité de l’organisation au travail etc.) comme des besoins exprimés par les salariés (difficulté à gérer les projets, besoin d’équilibrer la vie pro/vie perso, sensibilités aux situations de conflit etc). 

Pour mettre le plan de prévention en place, l’employeur doit désigner des personnes chargées de son exécution. Il doit aussi y allouer un budget et l’encadrer par des délais. 

Enfin, il est essentiel de suivre l’impact de ces actions : il faut donc définir des éléments à surveiller, des critères d’évaluation, et des objets à atteindre, pour pouvoir les monitorer. 

La prévention des risques psychosociaux est essentielle pour assurer la santé et le bien-être des employés, ainsi que pour maintenir la productivité et la rentabilité de l'entreprise. 

En identifiant les risques psychosociaux, en mettant en place des mesures de gestion et en offrant une formation adéquate aux employés, les entreprises peuvent réduire les risques liés aux RPS et améliorer l'environnement de travail. 

Enfin, en élaborant un plan de prévention des RPS, les entreprises peuvent garantir la mise en œuvre efficace de ces mesures et leur suivi régulier pour assurer la prévention à long terme des risques psychosociaux.