Baromètre Alan x Harris Interactive - édition 3
Evolution du bien-être mental au travail et décryptage des aspirations des salariés et managers par secteur
Ça y est, nous avons finalisé notre premier bilan carbone il y a quelques semaines chez Alan. L’occasion pour nous de revenir sur le pourquoi, le quoi, le comment et l’après.
Nous n’allons rien vous apprendre : notre planète vit aujourd’hui un bouleversement climatique qui aura un impact considérable sur nos écosystèmes, et en particulier sur la civilisation humaine - même sous l’effet d’un réchauffement moyen de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) indique que les émissions de dioxyde de carbone causées par l'homme doivent baisser de 45% d'ici à 2030 si nous voulons limiter le réchauffement climatique à ce fameux 1,5°C.
Il est clair que l'action de toutes et tous est nécessaire : celle des citoyens, celle des États, mais aussi celle des entreprises. C’est pourquoi nous avons décidé en début d’année de nous emparer du sujet environnemental chez Alan, et nous aussi, de limiter notre impact.
Vouloir agir, c’est bien - mais cela passe d’abord par mesurer et quantifier son impact, afin de pouvoir nous comparer aux moyennes de l’industrie et définir proprement des pistes d’amélioration. Et mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à son activité économique, cela s’appelle “faire son bilan carbone”. Concrètement, un bilan carbone est une évaluation réalisée par un tiers expert et compétent des émissions de GES directes et indirectes (ce que l’on appelle l’empreinte carbone) suivant une méthodologie déterminée et certifiée. Et dans une entreprise, directement mais surtout indirectement, tout a un “coût carbone” : acheter un ordinateur, se rendre au travail,... d’où l’idée de bien tout comprendre !
Pour notre premier bilan carbone, que nous avons réalisé sur l’ensemble de nos activités (France, Espagne, Belgique) sur le périmètre de l’année 2020, nous avons travaillé avec Carbo. Et voici ci-dessous ce que cela a donné.
Voici donc nos résultats :
Alan a produit entre janvier 2020 et décembre 2020 inclus 898 tCO2e (=tonnes d’équivalent CO2)
Rapporté au nombre d’Alaners, cela correspond à ~3,8 tCO2e/personne, soit 204 jours de chauffage au gaz.
Rapporté à nos revenus, cela correspond à ~30 gCO2e/€. Une cotisation annuelle moyenne chez Alan représente donc 18 kgCO2e, soit 9 repas.
Vous pourrez retrouver plus de détails au lien public suivant.
Alors, est-ce un bon ou un mauvais résultat ? A vrai dire c’est assez difficile à dire, pour cela il faut nous comparer à d’autres entreprises de secteurs similaires. Mais :
Les entreprises qui aujourd’hui rendent leur bilan carbone public sont relativement peu nombreuses, et les banques de données existantes pour se comparer sont encore trop peu fournies ;
Pour celles qui le rendent public, toutes ne jouent pas le jeu jusqu’au bout. Il faut savoir que la comptabilité du scope 3 (c’est-à-dire les émissions indirectes autres que liées à la consommation d’énergie, dans lesquelles entrent par exemple les émissions liées à nos prestataires de services) est aujourd’hui non obligatoire, alors qu’elles représentent pour Alan 93% de son empreinte - ce qui est classique pour des entreprises de services. AXA, par exemple, ne présente pas ses émissions du scope 3, alors qu’il est clair que ce sont les institutions financières comme les compagnies d’assurances qui ont les scopes 3 les plus importantes.
Alan est à cheval entre deux secteurs : celui d’Internet/Tech et celui de l’assurance. Quelle est la bonne comparaison ?
Enfin, nous avons réalisé ce bilan carbone sur une année 2020 très durement impactée par la crise sanitaire du COVID, qui a par ailleurs transformé les comportements humains et donc artificiellement l’empreinte carbone du monde.
Tout ceci étant dit, les émissions d’Alan sur l’année 2020 représentent 94% de moins qu’une entreprise de même taille du secteur de l’assurance, mais 26% de plus qu’une entreprise de même taille du secteur d’Internet (selon les benchmarks de notre prestataire).
Un bilan carbone doit être néanmoins scruté avec beaucoup de précaution et de recul, car il ne donne qu’une estimation partielle La majorité des émissions estimées le sont par le mécanisme suivant (faute de plus d’informations physiques, généralement) : X euros dépensés = Y kg de CO2 émis. La correspondance entre X et Y est réalisée grâce à des facteurs d’émission monétaires, dont les calculs comprennent des incertitudes importantes.
Dans le cas de notre bilan carbone :
Près de 50% de notre empreinte carbone est liée au recours à des services supports et à des tiers, dont nous n’avons que les données de facturation : cabinets d’avocat, experts et conseil en assurance, communication, délégataire de gestion,... Ces 50% sont donc très directement sujets à l’incertitude liée aux facteurs d’émission monétaires, ce qui de fait rend notre bilan questionable.
L’impact en carbone du télétravail n’est pas pris en compte : par exemple, la consommation d’électricité liée au travail des Alaners à leur domicile n’est pas prise en compte, alors que celle des bureaux l’est, logiquement. Cela peut être problématique pour une entreprise mettant en œuvre une politique Work From Anywhere et beaucoup commencent d’ailleurs à souligner que le télétravail n’est pas si vertueux pour l’environnement.
Rassembler les données nécessaires à l’audit a constitué un travail fastidieux, notamment quand il faut les collecter auprès de tiers pas toujours très transparents qui sont souvent loin d'avoir effectué leur bilan carbone. Cela a donc parfois voulu dire extrapoler, et donc faire des hypothèses et des approximations.
Cela ne nous a pas empêché d’en tirer les enseignements suivants :
L’usage du numérique est certes relativement important (autour de 20% du total - il faut ajouter au 10% mentionnés sur le certificat au-dessus le tooling numérique compté dans le poste “Opérations” qui représente ~90tCO2e/an), mais ne représente pas le poste prépondérant.
La source d’émissions la plus importante vient de notre recours à des tiers et des intermédiaires, dont nous ne maîtrisons pas vraiment les comportements et les engagements climat - 50% du total.
Au sein du deuxième poste d’émissions le plus important, nous avons pris conscience du poids considérable de la publicité en ligne : notre budget marketing représente ~188tCO2e, soit 20% du total. Cela comprend notamment les campagnes d’emailing de nos Sales.
Le coût carbone des bureaux est relativement faible (autour de 13% du total, soit un volume 7% plus petit qu’une entreprise tech de même taille), mais ne comprend pas, comme dit précédemment, celui des maisons des télétravailleurs.
Les déplacements ont un poids marginal (~2,9 tCO2e, moins de 1%), ce qui s’explique par les restrictions de circulation liées au contexte sanitaire de l’année 2020.
Concrètement, qu’est-ce que ce bilan carbone dit de notre impact?
Nous pouvons déjà voir l’effet de certaines mesures prises dans l’entreprise il y a quelques années. Par exemple, le Pass Navigo pris en charge à 100% et la subvention de moyens de transport plutôt décarbonés nous permet d’avoir un impact en déplacement relativement marginal.
Les pistes high-level que nous pouvons déjà identifier sont (i) Travailler avec nos principaux prestataires. Nous n’avons pas une idée très précise de leur impact (beaucoup n’ont pas réalisé de bilan carbone, d’où l’utilisation de facteurs d’émission monétaires incertains). Les sensibiliser à la pratique est crucial - et viendra sûrement le moment où nous pourrons aussi choisir nos partenaires parmi les plus respectueux du climat. (ii) Mettre en place des actions plus ambitieuses sur nos plus grandes sources d’émission. Nous avons déjà commencé à prendre de premières décisions, comme le changement de notre prestataire en gestion des déchets.
Ce bilan carbone est une première étape dans notre engagement. Nous avons encore de nombreuses choses à clarifier et de chantiers à lancer. Par exemple, nous devons d’abord nous donner des objectifs : où voulons-nous être d’ici 5 ans ? 10 ans ? Ensuite, quelles actions en pratique vont nous permettre d’y parvenir ? Comment allons-nous réduire nos émissions directes et indirectes ? Lesquelles font plus de sens compte tenu de ce premier bilan carbone ?
Ce qui est clair, c’est que cette première étape nous a donné envie de fédérer notre écosystème autour d’engagements forts et de faire en sorte que les personnes et acteurs autour de nous se mobilisent. Les actions individuelles dans ce combat sont quasi insignifiantes, mais comme souvent, c’est l’union qui fait la force !
En février dernier, nous avons rejoint le Board Impact, un comité qui ambitionne de favoriser les bonnes pratiques et de rendre l’écosystème start-up français plus divers, mixte et conscient de son impact environnemental.
En avril dernier, nous avons décidé de signer le Climate Act. Le Climate Act, c’est l’engagement de plus de 250 entreprises, start-ups et scale-ups, de (i) mesurer son empreinte carbone avant 2021 (ii) partager les conclusions de ce bilan (iii) agir concrètement pour limiter les émissions identifiées. Nous y croyons fort, et ce blogpost est là pour le rappeler (et l'appliquer !)
Enfin, ne perdons pas de vue notre mission : faire en sorte que les européens vivent mieux leur santé - et cela passe sûrement par une santé plus respectueuse de l’environnement. Il faut savoir qu’à l’échelle de la planète, le secteur de la santé représente presque 5% des émissions. D’ailleurs, le Shift Project, think tank français engagé sur les défis du changement climatique, vient de publier un rapport sur la décarbonation du secteur de la santé. Sûrement de bonnes idées à prendre, et on espère rapidement faire partie de l’équation !
Bref, tout cela ne fait que commencer. In fine, évidemment, l’objectif est de contribuer à la neutralité carbone mondiale. Le chemin est long, mais la route est belle !